Live streaming et multicam – Partie 1

À l’heure où la vidéo a fait son entrée dans le monde de l’entreprise, il est de plus en plus fréquent que le monde du corporate capte et diffuse en direct sur le net des conférences, des formations, voire même de véritables émissions de plateaux. Dans cet article en deux parties (1), nous passons en revue les outils « tout-en-un » aujourd’hui disponibles sur le marché.
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L’évolution des modes de communications et des débits de l’Internet ont permis de développer l’utilisation de la vidéo sur les réseaux et les sites web. Les sujets courts, de plus en plus élaborés en termes de montages, ont progressivement été complétés par le live streaming. Les centres de formations, les universités, le spectacle vivant ou encore les fédérations sportives ont été les premiers à exploiter la captation et la diffusion en direct de leurs événements. Les grandes entreprises privées leur ont progressivement emboîté le pas. Le monde des médias, (hors télévisions bien entendu) s’est emparé lui aussi du phénomène. La culture de l’image s’est implantée au sein même de certaines radios qui filment en mode multicam leurs émissions en continu, tandis que la presse écrite propose dorénavant ses propres web-TV.

Les fabricants de matériels et de solutions de multicam et de streaming se sont engouffrés dans la brèche afin de proposer des outils toujours plus simples et performants, à des coûts qui n’ont plus rien à voir avec ceux du « broadcast historique ». Roland, Data Video, Panasonic, JVC, Sony, Blackmagic Design, Analog Way et d’autres encore, ont progressivement mis sur le marché de petits mélangeurs traditionnels, reposant uniquement sur du hardware. Ce sont parfois des déclinaisons de matériels plus haut de gamme avec moins d’entrées et de possibilités. Nous les mettons volontairement de côté dans ce dossier pour nous concentrer sur des systèmes tout-en-un, c’est-à-dire des solutions qui intègrent l’ensemble des composants nécessaires à toute la chaîne de réalisation et de diffusion : écran, mélangeur, habillage et titrage, mixage son, encodage, enregistrement…

 

Des outils bâtis sur une architecture informatique

Nous passons en revue les matériels exploités aussi bien en corporate que par les médias nouvellement venus à la vidéo. Cette liste n’est pas exhaustive mais regroupe l’essentiel des différentes solutions du marché, les plus compactes et les plus simples d’utilisation. On peut considérer que Sony avec l’Anycast et Newtek avec le TriCaster font partie de ceux qui ont ouvert le bal de l’outil tout-en-un.

 

Sony Anycast Touch

Sorti il ya quelques années déjà, (Sonovision avait été le premier magazine à tester l’appareil en condition réelle, sur une coupe du monde d’escrime), l’Anycast était l’un des premiers systèmes très compact (415 x 95 x 336 mm) conçu sous forme d’une mallette (un peu plus imposante qu’un ordinateur portable) intégrant à la fois écran, mélangeur, encodeur, incrustations graphiques et enregistreur. Le produit a considérablement évolué en 2013 en cédant à la mode de l’écran tactile, il est alors rebaptisé Anycast Touch AWS-750. L’Anycast Touch est dotée de six entrées vidéo et de cinq sorties pour un traitement 10 bits 1 920 x 1 080 et un fonctionnement en 1 080i/59,94, 50, 480i/59,94 et 576i/50. L’entrée/sortie au format 720p est également disponible en mode HD. 

L’Anycast Touch dispose de fonctionnalités de prises de vues automatiques. Il est possible de suivre automatiquement une personne sur une image lors d’une production live avec une caméra mobile robotisée de la marque. Le suivi automatique prend en charge le Tilt et le Pan avec la série BRC (BRC-H900, BRC-H700, BRC-Z700, et BRC-Z330) mais aussi les modèles SRG-300H, EVI-H100S et EVI-H100V. Le système enregistre la sortie programme dans son disque dur de 192 Go qui peut contenir jusqu’à dix heures d’enregistrement. Chez les revendeurs, l’Anycast Touch est commercialisé aux environs de 10 000 € HT.

 

Newtek Tricaster, une gamme complète

Avec son TriCaster, Newtek (distributeur en France, 3D Storm) a marqué les esprits dès sa première version. Moins compacte que le Sony Anycast, (l’encombrement est cette fois celui d’un PC de bureau) ; la solution propose néanmoins davantage de possibilités. Le TriCaster le plus haut de gamme dispose de nombreuses entrées vidéo et surtout d’une interface complète de studio virtuel. Le système dépasse donc celui d’un « mélangeur/streamer » pour devenir un véritable outil de plateau assez abouti. Depuis, Newtek a étendu sa gamme et décline dorénavant quatre modèles (8000, 400, 40 et Mini), ainsi qu’un module dédié aux ralentis (pour les programmes sportifs notamment), le 3Play. Le TriCaster Mini cible de petites structures et des services intégrés d’entreprises ou de collectivités locales. Avec ses quatre entrées vidéos externes (HDMI ou SDI ; le type de connexion peut varier d’un modèle à l’autre) des caméscopes semi-pro peuvent être directement exploités. La détection des formats, de la résolution et de la fréquence d’image de chaque entrée est automatique. Des caméras robotisées peuvent également être contrôlées. Le TriCaster Mini intègre, dans sa version la plus complète, un petit écran de contrôle et ne pèse que 4,1 kg.

En faisant l’acquisition d’un module optionnel TriCaster Advanced Edition, les professionnels, plus avertis et plus ambitieux en ce qui concerne leur niveau de production, peuvent bénéficier tout de même d’une partie des outils que l’on retrouve sur les 8000 ou 400, dont le décor virtuel. En fonction du type de TriCaster Mini acheté, un ou deux disques internes de 750 Go prennent en charge deux à quatre canaux d’enregistrement. Cela correspond à environ quinze heures de programmes par disque en 1 080i. Une capacité bien entendu extensible à l’aide d’un support de stockage externe. Le live streaming peut être lui aussi archivé en simultané. Les presets sont paramétrés pour proposer une résolution 720p avec différents profils comme le RTMP qui utilise le H264. Pour une résolution en 1 080p il faut là aussi acheter l’Advanced Edition qui permet également de streamer simultanément vers plusieurs serveurs en utilisant des profils adaptés à chacun d’eux.

En fonction du modèle retenu, les prix du TriCaster varient naturellement énormément. En résumé, la gamme TriCaster s’étend de 5 995 € HT, avec le TriCaster Mini HD4, jusqu’à 36 995 € HT avec le TriCaster 8000 toutes options.

 

(1) Cet article est extrait de « Live streaming et multicam » paru en intégralité, pour la première fois, dans Sonovision #2, pp. 36-38. Abonnez-vous à Sonovision en nous adressant votre demande par mail contact@genum.fr pour recevoir, dès leur sortie, nos articles dans leur totalité. La deuxième partie de cet article sera publiée demain, 17 mars, sur notre site.