Paris Games Week 2018 – Mentalista, jouer avec la pensée

Imaginez-vous assis dans un canapé, avec deux électrodes fichées sur le crâne, devant vous un mini terrain de foot et deux cages de but. Au centre de ce dernier, une boule lumineuse en guise de ballon. Le but du jeu : mettre la sphère dans les buts grâce à la pensée.
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C’est le concept étonnant développé par Mentalista, une société spécialisée dans les interactions entre le cerveau et l’environnement, une partie de foot mentale présentée dans le cadre de la Paris Games Week. Mentalista Foot a été développé en 2016 pour la Mairie de Paris dans le but d’animer la fan zone. « Nous sommes sur une comparaison en temps réel entre ce qui va se passer dans le cortex visuel d’un joueur et ce que nous avons enregistré au préalable comme référence pour déplacer la balle vers la droite et vers la gauche », détaille Romaric Manovelli, directeur du développement de Mentalista.

Pour arriver à cette expérience, ont été enregistrés sur un panel d’utilisateurs ce qui se passe dans leur tête quand ils regardent à droite, puis il leur est demandé d’imaginer ce mouvement. Les données entre ce qu’ils voient et ce qu’ils imaginent sont alors comparées et, une signature (algorithme) « regard à droite » et un « regard à gauche » sont créés. Concrètement, les ondes électromagnétiques des joueurs sont enregistrées en temps réel et analysées par ces algorithmes, le mouvement de la balle est déclenché quand celles-ci correspondent avec la signature préenregistrée. Mentalista Foot, un sport mental qui pourrait s’organiser en ligue et devenir une activité virtuelle puis via un casque dédié « être au pied des sapins d’ici à deux ans ».

Cette part ludique n’est qu’une partie de l’activité de la société. La stratégie commerciale et industrielle de Mentalista est de créer « un alphabet de la pensée » et de proposer un casque à un tarif abordable (1500-2000 euros) qui permettrait d’interagir avec les objets par la pensée, à l’instar de ce que proposent actuellement les assistants avec la voix. « Mais pour l’instant rien n’est fait. Le langage de la pensée est déjà à créer. Ensuite quand nous aurons créé et fabriqué le casque, nous partirons sur des applications. C’est une technologie extrêmement disruptive. Dans les deux, trois années nous allons trouver des usages, nous devons pour cela être nourri par le marché », conclut-il.