Muséographie : les cinq chantiers d’Orpheo

Fabricant de systèmes d’audioguidage et producteur de contenus de médiation, Orpheo a étendu ses activités à la création d’applications mobiles de visite, à la Délégation de Service Public (DSP) et, plus récemment, à l’intégration audiovisuelle et multimédia. Rencontre avec Antoine Eisenstein, DG d’Orpheo.
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Sonovision : Quand avez-vous abordé le marché des applications mobiles de visite ?

Antoine Eisenstein : Cette activité de développement de solutions mobiles a été lancée il y
a sept ans avec la création de notre filiale MyOrpheo. Elle correspondait au besoin d’adapter nos contenus à d’autres supports que l’audioguide. Notre objectif était alors d’accompagner notre pôle de création de contenus d’un pôle de compétence en développement logiciel. Nous avons créé plus de 300 applications sous iOS et Android pour les musées et sites touristiques.

 

S. : Les applications sur mobiles vont-elles impacter la fabrication des audioguides ?

A. E. : Le smartphone ne va pas tuer l’audioguide. Les deux parcours sont complémentaires. L’audioguide a l’avantage de libérer le visiteur qui peut regarder les œuvres exposées. L’application sur smartphone n’est pas d’un accès immédiat car elle nécessite souvent un téléchargement.

 

S. : Orpheo propose aussi des solutions à base de réalité augmentée et virtuelle…


A. E. : Nous nous appuyons sur notre savoir-faire en storytelling (etc.) que nous adaptons à la 3D. Nous venons de développer une application en RA et 3D temps réel pour les jardins du château de Lunéville. À Grenoble, où nous fabriquons la plupart de nos audioguides, nous avons mis au point un produit pour élaborer de telles applications.

 

S. : Depuis trois ans, vous êtes présents sur le marché de l’intégration audiovisuelle et multimédia. Comment une société d’audioguidage aborde-t-elle un tel marché ?


A. E. : Il y a de plus en plus d’interactions entre l’appareil d’aide à la visite et l’infrastructure audiovisuelle du musée. La synchronisation est devenue essentielle : le visiteur doit recevoir sans décalage le son synchronisé dans sa langue. Il nous fallait donc accompagner ces sites aussi dans la mise en place de leur scénographie numérique, que ceux-ci utilisent ou non nos propres appareils. Notre plus gros chantier d’intégration audiovisuelle, le Centre australien Sir John Monash, va ouvrir en avril 2018. Nous avons répondu à l’appel d’offre avec Videmus, Sidev et l’Atelier du Son et de l’Image.

 

S. : Vous vous déployez aussi à l’international ?


A. E. : En 2017, nous avons racheté notre distributeur japonais, lequel a des contrats de partage de revenu avec la plupart des musées au Japon. En France, nous sommes leader dans la Délégation de Service Public. Cette activité nous permet de connaître les contraintes d’exploitation de nos produits, et donc de les améliorer en continu. Pour le Japon, nous avons réalisé plusieurs applications mobiles, dont l’une prestigieuse sur le Palais impérial de Tokyo.

 

* Extrait de l’article “Parcours de visite:sortir des sentiers battus” paru pour la première fois dans Sonovision #11, p.18/22Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder, à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.