Une installation conçue à New-York pour un immeuble de bureau à Paris (1ère partie)

Le cabinet d’avocats d’affaires international Shearman & Sterling regroupe 200 collaborateurs dans son bureau de Paris. Ses locaux étant devenus trop petits aux Champs-Élysées, la décision de prendre un nouvel espace pour accompagner l’expansion a été prise rapidement et réalisée sur six mois de chantier.*
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Sa maison mère étant située à New York, Shearman & Sterling regroupe environ 2 500 collaborateurs de par le monde dans toutes les grandes capitales économiques. L’organisation très centralisée de la société fait que les matériels informatique et de communication sont mondialement standardisés pour la société. Ayant refait ses bureaux à Washington en fin d’année dernière, S&S a souhaité poursuivre, pour le bureau français, avec le même cabinet d’étude audiovisuel basé à New York, Diversified. Celui-ci avait la mission de définir les besoins et de les transformer en cahier des charges. Ceci permettait d’uniformiser les équipements, mais surtout les interfaces pour des utilisateurs extrêmement mobiles, d’un site à l’autre.

Pour Paris, le projet comporte onze salles de réunion. Les besoins sont plutôt classiques, audioconférence et visioconférence, avec des moyens de diffusion locale de source ordinateur. En addition, une réception TV internationale doit être disponible dans quelques salles et aussi sur les postes de travail des collaborateurs, mais nous reviendrons là-dessus plus loin.

Premier point qui confirme une tendance que l’on rencontre de plus en plus, il n’y a pas de vidéoprojection dans ce projet. La totalité des diffusions se réalise sur écrans LCD Nec série E et série X, en dimensions de 70 à 98 pouces, en fonction de la taille des salles. Les écrans LCD, plus contrastés, moins sujets aux interférences lumineuses pour des salles en pleine lumière, permettent une vision plus précise dans toutes les configurations, car il est ici exclu de diminuer la lumière pour satisfaire une qualité de vidéoprojection.

Bien sûr, des écrans plats de plus de 70 pouces représentent un budget beaucoup plus important qu’un projecteur de bureau, mais ici le confort visuel des participants l’emporte sur cette simple considération financière.

Même si toutes les salles ont des capacités de diffusion similaires, indépendamment de leur nombre de sièges allant de huit à plus de soixante, il est possible de diviser leur concept en deux groupes. Dans le premier, le mobilier est fixe et les implantations précises. Dans le second, le mobilier est amené à être déplacé, pour s’adapter à des utilisations diverses.

Dans le groupe des six salles à mobilier fixe, Diversified a fait le choix de micros de table, tout en évitant les micros col de cygne, peu esthétiques. Dans ces salles, le choix s’est porté vers des micros insérés dans la table de chez Clockaudio. Les C004E sont des micros électret de type cardioïde qui ne dépassent pas de plus de trois centimètres de la surface de la table. Ces micros captent deux orateurs en étant positionnés entre deux sièges à quarante centimètres du bord de la table, ce qui dégage l’espace de face pour poser son PC portable, sans occulter le micro. Clockaudio propose en option le CH32, une base à ajouter au micro, composée d’une collerette à Led rouge/verte avec une surface de commande de type capacitive ; cette base permet, en liaison avec un système logique, de gérer la prise de parole et le retour visuel de l’état des micros sur les Led.

Le son est ici traité par un processeur Biamp de type Tesira Forté AVB TI. Les Tesira existent en plusieurs versions. Ici la version douze entrées et huit sorties avec insert téléphonique analogique a été sélectionnée. Ce processeur permet de connecter les micros avec alimentation fantôme, dans un circuit anti-écho. De plus, un module virtuel de mute permet de gérer l’ouverture et la fermeture des micros. Ici le consultant AV américain a fait le choix d’une gestion groupée des micros. Ils sont tous ouverts ou tous fermés. Il n’y a pas de commandes individuelles. Dans ces réunions avec un intervenant à distance, tout le monde parle librement sans prendre un tour de parole, même si un minimum de discipline reste nécessaire pour la compréhension de tous.

À partir des commandes Clockaudio des micros de table, un boîtier CSG8B de Choibox permet de grouper tous les boutons de la table et le résultat est envoyé vers le processeur Tesira. Celui-ci, par un port I/O, reçoit l’information de commande, exécute le Mute/Demute et retourne les états vers les collerettes à Led. L’effet est brillant. En parallèle, l’interface tactile de l’automate comporte aussi un contrôle de mute micro vers le processeur audio, qui renvoie toujours l’état visuel vers les bases des micros de table.

Sur le plan de la diffusion audio, les haut-parleurs plafond QSC AD-C52T, largement dimensionnés, assurent une bonne couverture pour les sons de l’insert téléphonique et un renfort de la visio. De face, placé sous l’écran plat, une barre de son focale diffuse les sources informatiques et à nouveau la visio, car cette dernière est liée à l’image.

Le traitement vidéo et l’automation sont regroupés dans un processeur Crestron DMPS3-300C. Bien connu, ce tout-en-un permet de recevoir les images de la visioconférence Polycom Group 500, du récepteur informatique AM-100 de Crestron et de deux transmetteurs Digital Media (HD-BaseT) TX-200 de Crestron situés sous la table et permettant l’envoi d’images aux formats VGA, HDMI et Display Port. Là, tous les cas sont prévus. L’utilisateur peut connecter son ordinateur par l’un des câbles disponibles ou utiliser le wi-fi pour transmettre l’image et le son vers l’AM-100.

Le choix du transmetteur wi-fi AM-100 semble lié au fait que ce modèle soit plus commun aux États-Unis que son concurrent belge, plus répandu en France. Le fait que celui-ci nécessite l’utilisation du réseau wi-fi de l’établissement est un accroc à la sécurité informatique, qui implique que les visiteurs soient obligatoirement dirigés vers la connexion filaire.

L’alimentation électrique des racks est traitée contre les bruits parasites et les surtensions par le système Connect System du constructeur anglais Isol8. Le système se présente sous la forme d’un rack 1U de contrôle relié en RS232 à un ou plusieurs blocs de six prises, commandé dans un format rack 2U. Ces prises sont utilisées pour gérer certains appareils en économie d’énergie lorsque les salles sont inoccupées.

Le contrôle est assuré par un écran tactile de 7 pouces type TSW-752 Crestron posé sur la table. Mais l’automation sera décrite plus loin.

Les cinq autres salles, celles dont le mobilier n’est pas fixe pour des raisons de mobilité des agencements, ne peuvent recevoir les micros sur table. Pour ce type de salle, le consultant AV a prescrit une matrice de microphone au plafond, de type Beamforming de ClearOne. Pour les prises VGA et HDMI, elles sont transposées en boîtiers de sol, avec des transmetteurs Digital Media de type TX-500 de Crestron. Les tables sont donc totalement dégagées.

 

* Extrait de l’article paru pour la première fois dans Sonovision #4, pp. 22-24. Soyez parmi les premiers à recevoir dès sa sortie notre magazine papier en vous abonnant ici http://sonovision.com/abonnement

Parution en ligne de la deuxième partie de cet article jeudi prochain.