Avec Odyss Elec, EDF valorise son patrimoine industriel

Avec près de 400 000 visiteurs par an sur ses installations, EDF valorise son patrimoine industriel, notamment auprès des jeunes. « Pour cela, nous explorons toutes les formes artistiques ; 45 % de nos visiteurs sont des scolaires. Nous avons innové, en termes de médiation culturelle, au travers du film immersif La fabuleuse histoire de l’électricité, Odyss Elec et d’une marque Odyss Electric », explique Valérie Bernet, directrice communication industrie et territoires d’EDF. Le but est donner envie, de montrer les attraits de l’usine d’aujourd’hui, de la mettre en situation. « Nous faisons œuvre de pédagogie », sourit-elle. Pour cela EDF met en lumière ses lieux emblématiques, ses cathédrales industrielles, grâce à son produit : l’électricité.
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Même si toutes les centrales et les barrages sont accessibles au public (sur demande), une quarantaine de sites composent cette Odyss Elec. Parmi eux, la Boule de Chinon, à Avoine (Indre-et-Loire), la première centrale nucléaire française, mise en service en 1963, a été reconvertie en musée en 1986. La sphère de 55 mètres de diamètre et 47 mètres de haut est, depuis 2016, véritablement habillée de lumière. Chaque soir à la tombée de la nuit, et chaque mercredi et samedi, elle se pare d’un spectacle lumineux d’une vingtaine de tableaux, créés par l’architecte de lumière Guy Garcia et les Ateliers Frédéric Casanova.

Si cette usine est dorénavant un musée, certains lieux encore en activité marient aussi industrie et art. Dans les Hauts-de-France, EDF a proposé en 2018 à cinq artistes de projeter sur la tour aéro-réfrigérante de la centrale de production d’électricité de Bouchain, fonctionnant au gaz naturel. Suite à un appel à projet lancé en mai 2018, ces artistes ont réalisé des œuvres dessinées d’un seul trait, projetées au laser sur cette tour de 125 mètres de haut.

De même, au Havre, en Normandie, depuis 2017, 238 leds ont été réparties sur les deux cheminées de la centrale thermique, située sur le port maritime. Pour la troisième saison du rendez-vous culturel Un Été au Havre, l’artiste Antoine Schmitt a imaginé une créature artificielle, la Sprite, abritée jusqu’au 22 septembre dernier par les cheminées jumelles.

 

Montrer l’usine d’aujourd’hui

« L’objectif est d’expliquer notamment que l’usine n’est plus Zola et que c’est un écosystème inséré dans le territoire. Elle n’est pas délocalisable. Nous ne sommes pas du tout dans une démarche paternaliste à l’ancienne. Nous voulons juste montrer qu’EDF fait partie de la vie de tous, depuis au moins 70 ans, voire plus : la construction de la centrale hydroélectrique de Kembs, sur le Rhin, a commencé en 1932 ! On parlait déjà de tourisme industriel. Et que dire de celle de Cusset qui vient tout juste de célébrer ses 120 ans », glisse Valérie Bernet.

Avec l’immersion et la réalité virtuelle, un nouveau pas est franchi après le film VR, d’où cet appel à projet en partenariat avec VR Arles. « Nous ne cherchons pas forcément un projet fini, nous allons pouvoir mettre à la disposition du lauréat. Nous cherchons des idées, un traitement auquel nous n’aurions pas pensé. L’une des contraintes est que ce projet soit duplicable et reproduit afin de le montrer au plus grand nombre, dans nos sites et hors les murs. Cela ne doit pas être une idée d’un jour », précise-t-elle.

La bourse pour finaliser le prototype est de 25 000 euros ; si cela fonctionne, cet appel pourrait être renouvelé. « Chaque site en France a un centre d’informations au public, on pourrait imaginer qu’on nous propose une expérience VR déclinable dans ces accueils, cela pourrait être une piste », anticipe Valérie Bernet. Cette utilisation de la VR ne doit pas faire oublier que l’immersion est déjà un outil utilisé en termes de formation au sein d’EDF, notamment pour apprendre à gérer les risques incendie et la conduite de la centrale nucléaire.

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Sonovision #17, p.12-14. Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder, à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.