Privilégier la liaison SDI par rapport au HDMI

Sur le marché des équipements vidéo « corporate », de nombreux matériels sont équipés d’entrées/sorties soit SDI, soit HDMI, et parfois les deux. La liaison SDI et ses déclinaisons HD-SDI puis 3G-SDI, équipée de connecteurs BNC, sont systématiquement implantées dans les environnements « broadcast » car elle se situe dans la droite ligne de ses ancêtres, la vidéo composite PAL ou NTSC.
2_SDI_HDMI.jpg

 

Le connecteur HDMI s’est déployé dans l’environnement domestique pour relier en numérique le téléviseur familial aux diverses sources de programmes HD, comme le lecteur de Blu-ray, le caméscope ou la box Internet. Les équipements utilisés en entreprise, à cheval entre ces deux marchés, ont du mal à choisir leur camp. Les catalogues des constructeurs proposent alternativement les deux solutions, SDI et/ou HDMI.

Pour la mise en place d’un plateau de web TV, nous préconisons de favoriser les matériels équipés en entrées/sorties SDI avec BNC, même si de tels équipements sont souvent plus onéreux dans cette version.

Pour une première raison, liée à la longueur des câbles, une liaison HDMI sera limitée à une longueur d’une dizaine de mètres au maximum. Au-delà il faut prévoir, soit des équipements actifs pour renforcer le signal, soit une conversion avec transport sur paires torsadées via des boîtiers interface. Ne pas oublier que plus les résolutions d’image et leur fréquence sont élevées, plus les débits numériques grandissent et limitent la distance.

Les signaux SDI parcourent sans problème des câbles coaxiaux jusqu’à une distance de 60 mètres, y compris en 1080p. La mise en place d’un plateau TV avec les équipements installés dans une régie attenante conduit à poser des câbles de longueurs supérieures à une dizaine de mètres. Le choix d’un câble SDI posera donc moins de contraintes dans la disposition des matériels.

Mais ce n’est pas la seule raison qui pousse à privilégier la liaison SDI. Le connecteur HDMI n’est équipé d’aucun dispositif de verrouillage sur son embase et se débranche facilement lors de la moindre traction sur le câble. Quelques constructeurs ont tenté de l’équiper d’un système de verrouillage, mais en l’absence de standardisation et avec une implantation très confidentielle, l’usage de la prise HDMI reste peu fiable dans un environnement de production. Le connecteur à baïonnette BNC est beaucoup plus sûr.

À cela s’ajoute le fait que l’établissement des signaux HDMI dépend d’un dialogue entre la source des images et le dispositif récepteur. La moindre rupture dans leur flux suite à un faux contact demande plusieurs secondes pour le rétablissement des images, ce qui est toujours fâcheux au milieu d’un direct.

Enfin, les concepteurs du HDMI ont implanté un protocole de cryptage dénommé HDCP (High Definition Control Protocol), destiné à éviter la copie pirate de contenus liés aux loisirs (films, séries…). Ce cryptage pose parfois des complications lorsque les matériels d’une chaîne de production ou de diffusion ne sont pas tous compatibles HDCP.

Pour toutes ces raisons, nous recommandons d’éviter dans la mesure du possible les liaisons de type HDMI sur les équipements des plateaux TV, au moins sur la partie du cheminement liée à la fabrication du signal final. Pour la partie visualisation ou monitoring, cet aspect est moins critique.

Dans les divers tableaux comparatifs de notre article intitulé « Les caméras PTZ, outils adaptés aux plateaux de web TV » (Sonovision #16), nous privilégions donc le choix de matériels équipés d’entrées/sorties SDI avec une connectique BNC.

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Sonovision #16, p.42-48. Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder, à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.