Vidéoprojecteurs – Choisir la bonne technologie (partie II)

Après avoir porté notre attention sur le choix de l’écran (partie I), nous nous intéressons ici aux deux technologies principales que sont les transducteurs LCD et DLP, ainsi qu’à l’offre en matière d’éclairage, de résolutions et de formats.
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Les vidéoprojecteurs utilisent aujourd’hui deux technologies principales, les transducteurs LCD, sous forme d’un prisme à trois matrices LCD combinant les trois couleurs fondamentales pour constituer l’image, le tout dans un tunnel de lumière vers l’objectif. Le LCD est une technique où la lumière traverse la plaquette, de la lampe vers l’objectif. Chaque pixel est plus ou moins opaque, et laisse plus ou moins passer la lumière. Par définition, le système n’est pas parfaitement étanche et laisse toujours échapper un peu de lumière aux dépens de la perfection des noirs.

La seconde technologie utilisée est le transducteur réflectif DLP, qui va renvoyer la lumière vers l’objectif selon la position angulaire de micro-miroirs. Ceux-ci, de la taille du pixel d’image, pivotent en fonction du niveau lumineux de chaque point. Les projecteurs peuvent être mono-DLP avec une roue de filtre de couleurs rotatif pour permettre de recomposer le spectre de couleurs en plusieurs passages successifs très rapides, ou en tri-DLP et combiner dans un prisme les trois couleurs fondamentales pour reconstituer l’image. Le mono-DLP peut parfois gêner certains spectateurs, à cause de l’irisation de l’image due à la roue colorimétrique (faites le test en regardant l’écran tout en clignant rapidement des yeux).

Bien sûr, les deux technologies ont leurs avantages de base et sont plus ou moins bien mises en œuvre par les constructeurs. Mais, pour résumer, les projecteurs DLP présentent un meilleur rendu de contraste avec des noirs irréprochables (dans le noir). Les tri-LCD, de par leur qualité de transfert, offrent une colorimétrie plus franche qu’un mono-DLP. Pour les usages en salle de réunion, où la lumière ambiante ne permet pas, de toutes façons, un rendu correct des noirs, le tri-LCD est en position de force pour son rendu plus franc.

 

 

Le second facteur technologique

Après de longues années durant lesquelles la lampe au mercure a totalement dominé le marché, sont apparues, depuis trois à quatre ans, des solutions d’éclairage par led en très petites et petites puissances, mais surtout l’éclairage par laser, ou combinaison led/laser. Pour comprendre l’intérêt de ces nouvelles solutions, il faut prendre en compte le vieillissement de ces sources de lumière. La lampe au mercure est extrêmement brillante, mais sa puissance lumineuse décroît très rapidement dans le temps.

Ces lampes doivent être remplacées périodiquement après 2 000 à 4 000 heures d’utilisation, au moment où leurs performances ne sont plus que de la moitié de celles d’origine. De plus, dégageant une forte chaleur, ces lampes nécessitent un gros système de refroidissement, bruyant et utilisant de multiples filtres à air qui s’encrassent. Le recyclage des lampes contenant du mercure implique aussi un problème de santé et d’écologie.

Les sources statiques led et laser ont aussi une courbe de puissance/temps décroissante, mais celle-ci est beaucoup plus lente. Les constructeurs annonçant 20 000 heures pour arriver au seuil fatidique de 50 % de la puissance lumineuse initiale. De plus, avec une dissipation thermique nettement moindre, ces projecteurs ne nécessitent qu’un faible refroidissement ; ils sont donc plus silencieux et ne demandent que très peu d’entretien.

Autre avantage important pour l’utilisateur, à la mise en route, un projecteur à lampe classique nécessite une à deux minutes de chauffe pour que sa lampe soit à son niveau de puissance nominale, alors qu’un projecteur à source de lumière statique est à son fonctionnement optimum après quelques secondes.

Il existe des vidéoprojecteurs laser en technologie LCD et en DLP de toutes les puissances lumineuses, de 800 lumens à 35 000 lumens. En tant que nouvelle technologie, ils sont cependant, à puissance égale, plus chers à l’achat que les projecteurs à lampe. À chacun de faire le choix de sa technologie en toute connaissance des éléments ci-dessus.

 

 

Quelle résolution et quel format ?

Il existe des projecteurs en formats 4/3, 16/9 et 16/10. Les premiers sont aujourd’hui à éviter sauf à avoir des sources spécifiquement en 4/3. Les 16/10 sont une aberration des constructeurs en informatique, qui n’ont pas de réels avantages. Le format 16/9 est donc celui que je recommanderais ; il est natif en vidéo et désormais le plus courant en informatique. Le ratio de l’écran sera choisi en cohérence avec celui du projecteur. Même si un projecteur 4/3 et 16/10 peuvent afficher une image 16/9, il convient de ne pas se laisser abuser : il en résulte une sous-exploitation de la surface des transducteurs et le risque d’avoir des zones éclairées hors toile d’écran, dans certaines situations.

Pour la résolution, l’informatique nous a souvent inventé des résolutions diverses n’offrant aucun réel avantage. Même si les écoles utilisent encore les 1 024 x 768 (4/3) parce qu’ils sont les plus économiques, la résolution à privilégier est la HD en 1 920 x 1 080. Dans certains cas, l’UHD 3 840 x 2 160 ou le 4K 4 096 x 2 160 peuvent apporter des plus, à conditions d’avoir des sources de qualité correspondante.

En photo :

– Le Titan de Digital Projection, avec 37 000 lumens, peut assurer une projection de très grande taille dans une très grande salle 

– Vidéoprojecteur Sony d’ « installation », le VPL-CW276 propose une technologie 3 LCD, une résolution WXGA (1280 X 800 px) et une très forte luminosité de 5100 lumens.

– Vivitek DH765Z-UST, un vidéoprojecteur laser Full HD à ultra-courte focale.

– Panasonic Projecteur « grande salle » laser Solid Shine 4K+ 30 000 lumens PT-RQ32.

 

 

 

Extrait du dossier « Les vidéoprojecteurs » paru pour la première fois dans Sonovision #13, p.28/32. Abonnez-vous à Sonovision (4 numéros/an + 1 Hors-Série) pour accéder à nos articles dans leur totalité dès la sortie du magazine.

 

Dans notre troisième et dernière partie de ce dossier consacré aux vidéoprojecteurs, nous passons en revue les différents types de projecteurs répertoriés par les constructeurs en fonction des besoins de chacun, avant de nous poser, in fine, la question « Où placer le projecteur ? » à laquelle on peut apporter au moins trois réponses…